Avez-vous déjà senti ce parfum frais et aromatique qui émane d’une branche de romarin ? Et qui vous transporte instantanément sur les rives de la méditerranée ?
Le romarin est un trésor bien plus puissant qu’il n’y paraît !
Utilisé depuis l’antiquité, le romarin n’est pas qu’un simple aromate de cuisine, il était prisé par les civilisations égyptienne, grecque et romaine. Dans la Rome antique, on considérait même que le romarin était un symbole de mémoire, de longue vie et de paix ce qui le rendait essentiel dans de nombreux rites. Ses multiples bienfaits, de la protection cellulaire au soutien du système digestif et nerveux, en font une plante polyvalente et facilement intégrable dans une routine de prévention-santé.
Antioxydant, tonique, très utile pour la mémoire, et même apaisant pour le système nerveux, le romarin est une plante aux superpouvoirs qui mérite sa place dans notre trousse au naturel.
Découvrons ses vertus et comment intégrer le romarin de notre jardin dans notre vie !
Il y a une règle d’or en phytologie pour ne pas faire d’erreur : connaitre le nom latin de la plante. Et pour autant, depuis 2017, le romarin Rosmarinus Officinalis est devenu Salvia Rosmarinus (après des analyses ADN).
Une plante, 3 huiles essentielles
A partir de la plante de nos jardins, le romarin se décline en 3 huiles essentielles principales, chacune ayant des propriétés spécifiques et des applications distinctes en naturopathie. Les 3 chémotypes de l’huile essentielle de romarin — à camphre, à cinéole et à verbénone — permettent d’adapter son usage aux besoins particuliers de chaque individu.
L’huile essentielle de romarin à camphre aide à soulager les douleurs musculaires et articulaires. Son effet chauffant et stimulant en fait un excellent choix pour les massages sportifs, ainsi que pour apaiser les courbatures et tensions musculaires. Toujours diluer dans une huile végétale avant usage cutané, car elle peut être irritante.
L’huile essentielle de romarin à cinéole, est une alliée pour le système respiratoire, immunitaire et surtout pour la mémoire et la clarté mentale en diffusion ou en inhalation.
L’huile essentielle de romarin à verbénone est la plus douce et la plus adaptée aux soins détoxifiants et régénérants, elle est hépato protectrice et connue pour ses bienfaits sur le foie et la digestion.
En consultation, je choisis le bon chémotype selon l’effet recherché pour une approche naturopathique sur mesure et personnalisée.
Romarin et système digestif
Le romarin stimule les sécrétions digestives, notamment celles des sucs gastriques et de la bile pour aider à digérer plus efficacement les aliments gras et à prévenir les lourdeurs digestives.
Le romarin possède également des propriétés carminatives pour réduire les ballonnements et les inconforts qui en résultent.
Comment l’utiliser ?
Mode d’emploi d’une infusion de romarin (encore meilleur avec du romarin de son jardin) : Faites infuser une cuillère à café de feuilles de romarin séchées dans 200 ml d’eau bouillante pendant environ 10 minutes, puis filtrez (de préférence après les repas pour prévenir les ballonnements mais en petites quantité de liquide pour ne pas trop diluer les sucs digestifs). Ne pas dépasser deux à trois tasses par jour par principe de précaution.
Romarin et Vitalité
Par ses propriétés toniques et stimulantes, je recommande souvent le romarin en consultation pour soutenir la vitalité et diminuer les périodes de fatigue physique et mentale.
Le romarin agit en cas de fatigue physique pour retrouver dynamisme et vitalité. Il peut être intéressant en début de journée et pourquoi pas au petit-déjeuner.
En plus de ses effets toniques, le romarin possède des antioxydants comme l’acide rosmarinique, qui soutiennent le système immunitaire en luttant contre les radicaux libres. Pensez-y lors des périodes délicates !
Comment l’utiliser ?
– Infusion comme spécifié ci-dessus.
– Inhalation d’huile essentielle de romarin à cinéole : Ajoutez quelques gouttes dans un diffuseur pour créer une ambiance stimulante.
– Bain tonifiant au romarin : Ajoutez une décoction de feuilles de romarin dans l’eau du bain pour apaiser les muscles fatigués, tout en procurant une sensation de vitalité.
Romarin et Mémoire
Le romarin est traditionnellement associé à la mémoire et à la clarté mentale. Il contient des composés comme l’eucalyptol (ou 1,8-cinéole), une substance aux propriétés neurostimulantes. Plusieurs études récentes (1) ont montré que cette molécule agit sur certaines zones du cerveau en améliorant la concentration, la vigilance et les capacités de mémorisation ( en particulier la mémoire prospective) (1)
Comment l’utiliser ?
– Infusion de romarin : En consommant une tasse d’infusion le matin ou avant une période de concentration.
– Huile essentielle en diffusion ou en inhalation : En diffusant quelques gouttes d’huile essentielle de romarin à cinéole ou en l’inhalant directement. Attention toutefois à ne pas en abuser, car l’huile essentielle de romarin est très puissante et doit être utilisée avec modération.
Romarin et corps
Le romarin contient une forte concentration d’antioxydants, notamment l’acide rosmarinique et le carnosol, qui neutralisent les radicaux libres. Ces molécules instables sont responsables du stress oxydatif, un phénomène qui accélère le vieillissement cellulaire.
Le romarin est également reconnu pour ses effets hépatoprotecteurs et détoxifiants. Il stimule le foie, principal organe de détoxification, en facilitant la production et la sécrétion de bile, ce qui aide à éliminer les toxines.
Comment l’utiliser ?
– Infusion : Une infusion de romarin est un moyen simple – 1 tasse/j
– Huile essentielle en massage ou friction : Mélangée à une huile végétale, l’huile essentielle de romarin à camphre peut être appliquée en massage pour soulager les douleurs musculaires et articulaires et pour ses effets anti-inflammatoires.
Et en cures en naturopathie ?
Cure Détox
Une cure détox de romarin peut être particulièrement utile pour soutenir le foie dans son rôle d’élimination des toxines, notamment après des périodes d’excès alimentaires ou pour préparer le corps aux changements de saison.
– Infusion quotidienne : Faites infuser une cuillère à café de feuilles de romarin séchées dans une tasse d’eau chaude pendant 10 minutes. Buvez une tasse le matin pendant deux semaines pour un effet détoxifiant doux.
– Possible aussi sur les conseils de votre naturopathe en huile essentielle de romarin à verbénone ou en bourgeons de romarin – à ajuster en fonction de chacun.
Cure dynamisante
– Infusion revitalisante : Préparez une infusion de romarin (une à deux tasses par jour) en début de journée pour profiter de ses effets énergisants. Cette infusion peut être consommée quotidiennement pendant deux semaines.
– Huile essentielle en diffusion : Diffusez quelques gouttes d’huile essentielle de romarin à cinéole dans votre espace de travail pour profiter de ses effets stimulants sur la concentration et la vigilance.
Cure mémoire/concentration
– Inhalation d’huile essentielle à cinéole: Inhalez directement quelques gouttes sur un mouchoir ou dans un diffuseur avant une période de concentration.
– Infusion de romarin : Buvez une tasse de romarin avant une séance d’étude ou une journée nécessitant une vigilance accrue. Cette infusion peut être suivie pendant une semaine pour renforcer la concentration.
Cure hivernale
– Infusion quotidienne en prévention : Une tasse de romarin par jour pendant deux semaines est idéale pour renforcer le système immunitaire.
– Bain aromatique : Ajouter une décoction de romarin dans l’eau du bain.
Cure fêtes de fin d’année !
– Infusion digestive : Après les repas, buvez une infusion de romarin pour faciliter la digestion. Cette cure peut être suivie pendant une semaine ou deux pour apaiser les troubles digestifs.
Précautions et contre-indications
Bien que le romarin soit une plante aux multiples bienfaits, il comporte certaines précautions et contre-indications importantes en naturopathie. Que ce soit sous forme d’huile essentielle, de teinture-mère, ou d’infusion, son usage doit être adapté aux besoins individuels et surveillé, particulièrement pour les personnes avec des conditions de santé spécifiques.
– Hypertension et épilepsie : En cas d’hypertension ou de troubles neurologiques (comme l’épilepsie), éviter les doses élevées de romarin ou consulter un professionnel de santé.
– Femme enceinte ou allaitante : éviter l’huile essentielle de romarin et privilégier les infusions de feuilles, moins concentrées.
– Troubles biliaires : Pour les personnes avec des obstructions biliaires ou des calculs.
– Interactions Médicamenteuses
Le romarin peut interagir avec certains médicaments, notamment les anticoagulants, les hypotenseurs, et certains traitements neurologiques. Demandez conseil à votre médecin ou pharmacien.
– Allergies et Sensibilité Cutanée
Une réaction allergique, des rougeurs ou des irritations cutanées peuvent survenir pour certaines personnes lors de l’application locale. Avant d’utiliser l’huile essentielle, il est conseillé de faire un test de tolérance en appliquant une goutte diluée à l’intérieur du poignet et en observant pendant 24 heures.
Ainsi, le romarin, bien plus qu’un aromate de cuisine, se révèle donc être un véritable concentré de bienfaits pour le corps et l’esprit. Que ce soit pour stimuler votre digestion, revitaliser votre énergie, ou soutenir votre mémoire, cette plante offre des solutions naturelles et efficaces. Facile à intégrer dans votre quotidien, il peut devenir votre meilleur allié !
Et si vous passiez à l’action dès maintenant ? Préparez une infusion de romarin, essayez un bain revitalisant, ou découvrez l’huile essentielle adaptée à vos besoins. Besoin de conseils personnalisés pour tirer le meilleur parti du romarin ? Venez me consulter pour une approche globale sur mesure. Ensemble, explorons comment le romarin et d’autres trésors naturels peuvent transformer votre quotidien
Pour aller plus loin
Voici les conseils de la jardinière passionnée qu’est Stéphanie Chaillot, webmaster de jardinier-
amateur.fr pour savoir comment cultiver du romarin pour en avoir à portée de main toute l’année.
Sous-arbrisseau vivace, aromatique et plante médicinale, le romarin (Rosmarinus officinalis) apporte
de nombreux bienfaits pour la santé et des propriétés culinaires. D’une taille de 1,5 m en tous sens,
le romarin développe des tiges persistantes et ligneuses qui portent des petites feuilles en forme
d’aiguilles ainsi que des fleurs nectarifères (principalement bleues mais aussi blanches ou rosées
suivant les variétés). Il est apprécié pour son parfum si intense. Avec un port buissonnant ou
tapissant, il prend des allures d’arbuste ornemental et décoratif en se couvrant de fleurs toute
l’année sauf en hiver. Comment avoir du romarin dans son jardin ou bien sur son balcon pour en
profiter toute l’année ?
Puis-je avoir du romarin dans un pot ?
Cet arbuste méditerranéen va se plaire dans un contenant (jardinière, pot, bac, etc.) à partir du
moment qu’il ait un trou de drainage dans le fond et que vous placiez des cailloux ou des billes
d’argile dans le fond pour installer une couche de drainage. L’eau d’arrosage ou de pluie en excès
doit pouvoir s’évacuer naturellement. L’humidité est le premier ennemi du romarin. Vous
apprécierez votre pot de romarin sur le balcon, dans une petite cour, sur le rebord de la fenêtre ou
sur votre terrasse.
Puis-je semer des graines de romarin ?
Le semis se pratique mais ne soyez pas pressé avant de pouvoir récolter quelques tiges. Dans la
majorité des cas, le romarin se plante pour garantir des récoltes l’année de plantation. Si vous êtes
un jardinier patient, faites un semis d’avril à juin sous abri et le sortir. Repiquez-le dans un pot plus
grand lorsqu’il est un peu à l’étroit et attendez un ou 2 ans plus tard pour l’installer dans le jardin, le
temps qu’il soit robuste et bien développé. Vous pouvez aussi le multiplier en pratiquant la bouture
au printemps.
Comment cultiver du romarin en pot ?
La plantation se fait au printemps ou en automne. Évitez les périodes estivales et hivernales. À
l’achat, choisissez des variétés pas trop grandes. Une fois le contenant de taille raisonnable choisi
(minimum 30 cm de diamètre) et la couche de drainage en place, remplissez-le avec un terreau.
Pendant ce temps, trempez la motte du romarin dans l’eau pour faciliter la reprise. Faites un trou au
milieu et placez la motte humide. Comblez les vides puis tassez bien. Si besoin, ajoutez du terreau.
Arrosez puis placez le pot au soleil.
Comment planter du romarin dans le jardin ?
Choisissez un emplacement au soleil, proche de votre habitation pour faciliter les récoltes, pour
planter cette plante du Sud. Naturellement, le romarin vit dans les garrigues et le maquis donc tous
les types de sols lui conviennent, même acides. Les périodes de plantation sont identiques à celles en
pot. Adoptez-le dans votre espace extérieur. Apportez des matières drainantes (tessons, cailloux,
etc.) dans le fond du trou avant de combler avec de la terre du jardin. Tassez la surface pour bien
ancrer le pied et arrosez copieusement.
Comment conserver mon romarin de nombreuses années ?
- Dois-je arroser mon romarin ?
Malgré le fait que le romarin soit résistant à la chaleur et la sécheresse, vous devrez l’arroser de
temps en temps la première année pour garantir une bonne mise en place. Ensuite, il va apprécier
une terre pauvre et bien drainée. Pour la culture en pot, évitez de mettre une soucoupe en dessous
du contenant car le romarin n’apprécie pas l’humidité constante. - Dois-je amender la terre ?
Non, le romarin apprécie les sols pauvres, même calcaires. - Dois-je tailler mon romarin ?
La taille va simplement s’effectuer lorsque vous allez prélever des tiges pour aromatiser une tisane,
un poisson ou un poulet en cocotte. N’hésitez pas à couper les branches qui déstructurent la
silhouette en ne coupant que des branches vertes et tendres. - Dois-je abriter mon romarin en hiver ?
Rustique jusque -15°C, il va passer l’hiver sans encombre. Si vous habitez une région aux hivers très
froids, cultivez-le en pot et rentrez-le à l’abri jusqu’à l’arrivée du printemps ou bien couvrez-le avec
un voile d’hivernage.
N’oubliez pas de désherber le pied toute l’année.
Quand et comment récolter le romarin ?
L’idéal est de commencer après la floraison. Le romarin, avec la sarriette, l’origan, le thym et le basilic
font partie du mélange appelé « Herbes de Provence ». Au fur et à mesure de vos envies, coupez les
branches vertes et tendres à l’aide d’une paire de ciseaux ou d’un sécateur, ce qui va favoriser la
pousse de nouvelles tiges. Consommez-le frais ou sec, en branches ou en petits morceaux, suivant la
préparation finale : tisane, infusion, etc.